De l’espoir pour les personnes atteintes de vitiligo?

Dans de nombreux articles de dermatologie consacrés au vitiligo, il est question des inhibiteurs JAK. L’année dernière, dans un interview avec le magazine des membres de la SSPV La Peau Surtout, le professeur Diamant Thaci a évoqué cette substance active comme une future option possible pour traiter le vitiligo. Le dermatologue allemand, directeur du centre d’excellence de médecine inflammatoire à la clinique universitaire de Schleswig-Holstein, a déclaré:

 

«(…) J’estime que nous allons connaître quelques avancées dans le domaine du vitiligo au cours de ces deux-trois prochaines années. (…) La recherche à ce sujet est en pleine progression, des études sont publiées. Ce ne sera pas des médicaments biologiques dans un premier temps, mais des inhibiteurs de la Janus kinase (inhibiteurs JAK). Il s’agit de ce qu’on appelle des Small Molecules, que l’on peut utiliser en comprimés ou en pommade. On a déjà recours aux inhibiteurs JAK pour le rhumatisme et la dermatite atopique. Actuellement, il y a en Allemagne des études en cours sur leur emploi contre l’alopécie (Alopecia areata) et le vitiligo, qui ont tous deux des facteurs de risques génétiques. Les résultats de l’étude sur le vitiligo sont très prometteurs et nous espérons pouvoir proposer les premiers traitements en Allemagne ainsi qu’en Suisse d’ici deux à trois ans.» (LPS 3/2019, p. 14ss.)

 

«JAK» est l’abréviation pour Janus Kinase. Les Janus kinase jouent un rôle majeur dans la transmission de signal de nombreuses cytokines qui sont impliquées dans l'apparition et le déroulement de diverses maladies inflammatoires. Les inhibiteurs JAK pourraient améliorer le vitiligo en s’attaquant au mécanisme même de la maladie. Un grand avantage de cette substance active est qu’elle peut être appliquée par voie externe (pommade), et donc avec moins d’effets secondaires que les médicaments systémiques à action interne. Il s’agit maintenant d'attendre les résultats des études contrôlées par placebo sur l’utilisation d’inhibiteurs JAK, quelle est l'évolution à long terme et si une éventuelle repigmentation sera permanente.

 

Même s’il est encore demandé un peu de patience aux personnes souffrant de cette maladie, une lueur d’espoir pointe à l’horizon: les choses commencent à bouger. Car maintenant qu’on a abandonné l’idée que le vitiligo n'est qu’un pur problème cosmétique, et admis que les personnes qui en sont atteintes vivent de véritables souffrances dont la portée est mesurable, la voie est libre pour la recherche et le développement de thérapies possibles.